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Causerie-Canapé avec Yaron Lifschitz

Causerie-Canapé avec Yaron Lifschitz

Joint via Skype (mais sur un canapé) nous avons discuté avec Yaron, l’homme derrière l’incroyable troupe australienne Circa qui présente Beyond!

 

MCC : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre bagage/expérience 

Yaron Lifschitz : J’ai une formation en direction théâtrale, mais j’ai un peu échoué à titre de metteur en scène. Je n’ai pas vraiment aimé mon expérience; je voulais faire quelque chose de plus intéressant, je me suis donc dirigé vers le cirque. Pendant 6 ans, j’ai fait des spectacles de cirque que personne ne comprenait ou n’aimait. Tout le monde détestait et disait que c’était de la merde! Nous avons eu des critiques incroyablement mauvaises. Puis, petit à petit, nous avons trouvé une place dans le monde pour ces œuvres. Et c’est ce que nous faisons maintenant, nous avons une compagnie nommée Circa, nous créons trois à cinq nouveaux spectacles par année et les présentons en tournée lors d’événements spéciaux. La plupart de nos spectacles partent en tournée.   

 

MCC : Êtes-vous parti d’une compagnie pour rejoindre Circa? 

 Y.L. : Il existait une compagnie appelée Rock’n Roll Circus, qui roulait depuis les années 80. C’était une importante compagnie australienne de cirque. Elle n’allait pas bien et on m’a donc demandé de la rejoindre et de la diriger, voire peut-être même de la faire mourir. J’ai donc rejoint la compagnie et après quelques années j’ai changé le nom pour Circa ainsi que l’identité et la mise en scène.   

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Crédit photo: Cindy Boyce

MCC : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre vision de la compagnie? 

Y.L. : Lorsque je vois des acrobaties, en particulier dans des disciplines de cirque, je ne vois pas seulement une force impressionnante, ou de la flexibilité et de l’équilibre. Je vois quelque chose à propos de ce que nous sommes en tant que personne, en tant qu’humain. Dans la plupart des spectacles de cirque par contre, je vois des artistes faire quelque chose et prétendre qu’ils font autre chose. Il y a une histoire, une chorégraphie ou une technologie. C’est intéressant : on passe beaucoup de temps à apprendre à se tenir sur les mains ou à se pendre à une corde, mais dans les spectacles on ne fait pas vraiment ça, on joue un peu. J’ai donc commencé à chercher des façons de garder ce que j’aimais et d’enlever le reste. C’était comme d’épurer, de se débarrasser des conventions pour ne garder que ce qui est en train d’arriver. J’ai cherché de l’inspiration à différents endroits : dans la musique jazz, dans des chorégraphies de ballet contemporain, dans la philosophie. J’ai commencé à mettre cette inspiration en pratique, à penser et à questionner. Ce processus m’a mené à un travail qui était très audacieux, très pointu et sans compromis. La première fois que nous avons présenté un spectacle à la TOHU 20 à 30 personnes quittaient la salle chaque soir. Plusieurs personnes disent encore que c’est le meilleur spectacle que nous avons présenté à la TOHU, mais ce à quoi les gens s’attendaient en cirque à l’époque. Je pensais que ce serait un désastre total et que nous ne serions plus jamais invités. Mais, depuis nous avons présenté 5 ou 6 spectacles comme celui-là. C’est fantastique! Pour Beyond, c’est la deuxième ou la troisième vague de spectacles après le travail initial. Ce n’est donc plus à propos de l’idée  qui nous a amenés jusqu’à ce travail : c’est plutôt qu’après avoir épuré jusqu’à ce qu’il ne reste presque plus rien, on peut vraiment rebâtir tout en gardant l’intégrité, la présence et l’énergie qui se trouvaient là.   

 

MCC : Y a-t-il des ressemblances entre Beyond et les autres spectacles de Circa? 

 Y.L. : Il y en a, mais il y a beaucoup plus de différences qu’il y a de ressemblances. Beyond est une des créations les plus différentes que nous ayons. Nous l’avons créée avec le même ADN, mais avec un procédé très différent. Ce n’est pas un spectacle pointu et ni semblable au cirque classique, mais on y retrouve cette rencontre entre les personnes, le talent, la musique et l’émotion. Je voulais créer un spectacle chaleureux et tendre. Un spectacle qui soit enchanteur, qui vous attendrisse, mais sans être banal. C’est très facile de faire un spectacle où tout le monde est super émotif. Vous sentez que c’est excitant, mais ce n’est pas profond comme émotion. Je voulais que les gens vivent une expérience plus profonde et plus riche.   

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Crédit photo: Cindy Boyce

MCC : Où avez-vous pris l’inspiration pour le spectacle? 

Y.L. : L’inspiration est venue de plusieurs endroits. En partie de la philosophie : il existe une livre sur le concept de la créature. C’est l’idée d’étudier ce qui est la créature par opposition à l’être humain, comme une sorte de catégorie phénoménologique, une catégorie de l’expérience. J’ai aussi été influencé par Moonrise Kingdom de Wes Anderson. Pas par l’esthétique, mais plutôt par l’ambiance surréaliste, lunatique et joueuse qu’on y retrouve. Il y a aussi un peu de David Lynch. Enfin, les artistes avec qui nous avons travaillé ont aidé à créer la chimie qu’on retrouve dans le spectacle. Nous avons mis tous ces ingrédients dans un chaudron assaisonné d’épices, d’ail et d’huile et espéré que la sauce prenne!   

 

MCC : Quel est le sujet du spectacle? 

Y.L. : Ne me demandez jamais quel est le sujet du spectacle! Je n’en ai aucune idée. Ha ha ha! En un sens, le spectacle est sur un groupe de personnes la nuit. C’est un voyage à travers leurs rêves, leurs subconscients, les relations qu’ils ont entre eux. On y trouve une magnifique présence physique, mais également un humour joueur et un doux surréalisme. J’ai essayé de faire un spectacle d’une grande tendresse.   

 

MCC : Où avez-vous trouvé l’idée des têtes de lapins? 

Y.L. : Je me rappelle exactement quand c’est arrivé : En décembre 2012, nous présentions un spectacle à Paris. Je faisais une sieste avec ma copine et je l’ai réveillée en sursaut en m’écriant : « Ce sont tous des animaux! » Elle a d’abord cru que je faisais une crise cardiaque et m’a ensuite demandé ce que je voulais dire. J’ai dit : « Dans Beyond, ce sont tous des animaux! » J’avais cette vision des artistes en animaux. Vous savez c’est images qu’on voit dans les magazines de mode où les mannequins portent des vêtements tendance et une tête de loup. Je me disais : « C’est ce que je veux! Je veux des têtes d’animaux aussi parfaites que celles-ci. » Et c’est de là que c’est parti. Nous avons vite réalisé que nous n’avions pas le budget pour avoir ce genre de costume, mais nous avons gardé l’idée d’animalité, de se cacher, de masque. Et c’est de là que l’idée des têtes de lapins est apparue.

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Crédit photo: Cindy Boyce

Pour en savoir plus sur la troupe Circa, consultez leur site internet (en anglais seulement)

Crédits photo: Cindy Boyce

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