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Entrevue avec Patrick Léonard – Patinoire

Entrevue avec Patrick Léonard – Patinoire

Tohu: Patrick, on te décrit souvent comme LE maître des chutes. Comment y parvient-on?

Patrick Léonard : En tombant! (Rires) J’ai grandi avec six sœurs et frères aînés, alors disons que je me suis fait pas mal pousser quand j’étais jeune. La chute, c’est d’abord un jeu pour moi! Plus tard, la gravité m’a fasciné. En cirque, la chute est omniprésente : chute des corps, chute des objets (en jonglerie), on vit avec le potentiel d’une chute. C’est aussi une expérience que l’artiste partage avec le public : tout le monde est déjà tombé dans sa vie. J’aime jouer avec la tension qui précède la chute, tomber pile au bon moment ou encore quand le spectateur s’y attend le moins.

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Crédits photo: Roland Lorente

Tohu : Tu as tourné un peu partout en Europe. Qu’est-ce que ça fait de revenir jouer à Montréal?

Patrick Léonard : Je suis très heureux de pouvoir présenter de nouveau ce spectacle que j’avais créé au festival MONTRÉAL COMPLÈTEMENT CiRQUE en 2012. Je reviens avec un spectacle encore plus imprécis, encore plus poussé dans l’imprécision. Le manque de préparation est encore plus crédible! (Précisons que mon personnage est brouillon, qu’il évolue dans une errance très clownesque, entre maladresse et exploits à deux sous, qui donnent l’impression que rien ne fonctionne.) Je suis surtout heureux de reprendre le spectacle à la TOHU, notre centre des arts du cirque. Comme j’ai joué dans des salles très intimes, la dimension de la salle circulaire représente un défi stimulant.

 

Tohu : Comme il s’agit de l’unique solo des 7 Doigts, comment s’est passée la création du spectacle? Est-ce que les autres Doigts ont collaboré?

Patrick Léonard : Depuis la création de la compagnie, j’ai toujours eu envie de faire un spectacle solo, mais je n’avais jamais le temps. Puis, je me suis blessé, ce qui m’a obligé à ralentir, à prendre du recul. Ça a joué pour moi : j’ai pu rassembler mes idées, jeter les bases d’un spectacle. Mes collègues m’ont appuyé dans cette démarche, mais sans y participer, par manque de temps. Je suis donc allé chercher une collaboration extérieure en la personne de Nicolas Cantin, dont je connaissais le travail, une rencontre salvatrice! Nicolas est le maître du « ne rien faire » et de la lenteur, alors que je suis plutôt du type à remplir le vide par le mouvement perpétuel! Je ne pouvais trouver une meilleure complémentarité dans le travail.

Tohu : Raconte-nous le parcours qui t’a mené à...

Tohu : Raconte-nous le parcours qui t’a mené à la création de ce personnage hurluberlu fantaisiste?

Patrick Léonard : Ma plus grande inspiration, c’est moi! (Rires) Mes propres maladresses dans la vie, les imprudences, les bévues de ceux qui, comme moi, veulent aller plus vite que le temps. J’ai puisé dans ce que j’ai observé au quotidien autour de moi, dans les gaffes d’un peu tout le monde. Sinon, Buster Keaton (figure emblématique du cinéma muet, cité comme modèle par Charlie Chaplin, ndlr) reste un artiste que j’ai toujours admiré.

Tohu : Que t’a apporté ce spectacle solo dans ta carrière?

Patrick Léonard : J’ai énormément appris au niveau de la performance. Quand tu es seul sur scène, le public devient un partenaire de jeu très important. Si ça va moins rondement, personne ne peut venir à ta rescousse. Comme tu ne peux cacher l’erreur, tu dois jouer avec. Ça demande beaucoup d’humilité, de dévotion, d’honnêteté, et le plus beau, c’est que le public en est conscient et l’apprécie. Quand le clown montre sa vulnérabilité, le public devient encore plus empathique. Ça devient de la reconnaissance.

Comme ce spectacle est intemporel, j’ai bien l’intention de le jouer encore pendant 20 ans. Enfin, tant que mon corps va me le permettre! Avec le temps, il prendra de plus en plus de saveur. Quand j’aurai 50 ans et plus, ça va donner un autre effet. Le personnage et le spectacle vieilliront avec l’artiste que je suis.

 

Propos recueillis et mis en forme par Anne-Marie Desbiens

TOHU

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MONTRÉAL COMPLETÈMENT CiRQUE

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