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Entrevue avec Yoann Bourgeois

Entrevue avec Yoann Bourgeois

La Tohu : Comment vous est venue l’idée de faire un spectacle sur une telle structure?
Yoann Bourgeois : L’idée m’est venue de ma pratique de cirque. Dans toutes les disciplines que j’ai pratiquées (jonglage, voltige, acrobatie), j’ai toujours cherché à équilibrer les forces en présence. En fait, ce qui m’intéresse avec le cirque, c’est le rapport aux forces physiques. Le plateau permettait d’amplifier les phénomènes physiques élémentaires : force centrifuge, gravité, etc., et de les rendre perceptibles.

La Tohu : Parlez-nous du processus de création.
Yoann Bourgeois : Le spectacle s’est conçu à partir d’une seule et unique consigne de base : essayer de tenir debout. Ça devient très concret pour les artistes quand le plateau passe de l’horizontal à la verticale, ou quand il se met à tourner très vite. Ça demande des structures individuelles et collectives pour réussir à tenir. Cet aspect très tangible génère une forme de fiction, et la théâtralité vient du fait que tout est précisément chorégraphié. On sent bien que c’est aussi une problématique existentielle. Comment notre humanité réussir à tenir debout, quand l’on sait très bien qu’on ne tiendra pas toujours… On sent bien que quelque chose en nous ne s’arrête pas de tomber. Pourtant, je crois que par moments une suspension est possible.
 
La Tohu : Quel type de discipline avez-vous recherché chez les interprètes pour ce type de spectacle?
Yoann Bourgeois : Des artistes indisciplinés, dans tous les sens du terme (rires). Des artistes capables de se mouvoir à travers les disciplines du spectacle. La capacité de jouer qui déborde des cadres de disciplines, je trouve ça très important. Ce qui l’est encore plus, c’est que je ne travaille pas avec des gens pour ce qu’ils savent faire, selon leur fonction. Je travaille avec des personnes qui me touchent et c’est un ressort très puissant dans la créativité.

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Photo: Géraldine Aresteanu
La Tohu : Comment ce spectacle s’inscrit-il dans votre...

La Tohu : Comment ce spectacle s’inscrit-il dans votre carrière?
Yoann Bourgeois : Il y a des gens qui, plus ils avancent dans leur carrière, plus le travail se complexifie. Ma démarche est plutôt contraire. Je cherche à épurer, à atteindre l’essentiel. Je pense que les actions très simples dégagent plus de polysémie. Sauter, tomber, tenir induisent plus de possibilités d’empathie. Tout le monde a déjà senti ce que c’était que de tomber en arrière. Alors que le salto arrière, c’est un exploit que seul un petit nombre de personnes ont pu éprouver… Le spectacle, né d’une commande à l’occasion de la Biennale de la danse à Lyon, représente un repère assez net dans ma recherche, un certain aboutissement de mes questionnements.

La Tohu : À quoi attribuez-vous le succès que le spectacle connaît depuis ses débuts?
Yoann Bourgeois : Je pense qu’il peut être attribué au fait qu’il est un contrepoids par rapport aux autres usages habituels du cirque emprisonné dans un certain héroïsme. Habituellement, les gens viennent voir ce qu’ils ne savent pas faire. Moi, je laisse à voir la fragilité plutôt que la puissance. La précarité, la relation à la mort, au vide est omniprésente. Toutes les situations restent ouvertes et ne sont jamais résolues. Il n’y a pas un seul sens à donner au spectacle, c’est une prolifération de sens multiple… On vit actuellement une sorte de mutation civilisationnelle, mutations qui ont régulièrement ponctué l’histoire de l’humanité. On se retrouve à un moment de bascule. Ce que l’on croyait stable ne l’est pas forcément. Et ce dispositif que j’ai créé manifeste cette instabilité.

La Tohu : Comment percevez-vous le cirque québécois?
Yoann Bourgeois : Je suis venu à New York avec le spectacle précédent (L’Art de la fugue), mais c’est ma première visite au Canada. J’ai beaucoup entendu parler de Montréal, du cirque québécois et de la Tohu au sein de la communauté circassienne française. Je vais donc avoir le plaisir de la découverte!

 

Propos recueillis et mis en forme par Anne-Marie Desbiens

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Photo: Géraldine Aresteanu

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