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La Galerie : Voyage créatif — Entrevue avec Vincent Dubé

La Galerie : Voyage créatif — Entrevue avec Vincent Dubé

Il y a une beauté dans le fait de réaliser des projets complexes grâce à de simples moyens.

Après avoir conquis les foules à travers le monde avec son spectacle éponyme depuis 2015, Machine de Cirque revient en force sur les planches de la TOHU avec La Galerie, présenté par La Presse + en première nord-américaine à MONTRÉAL COMPLÈTEMENT CiRQUE du 4 au 14 juillet.

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Emmanuel Burriel

Dans sa nouvelle création, la jeune compagnie de Québec souhaite encore se distinguer en proposant la rencontre entre les arts du cirque et la technologie. Cette vision n’est nullement étrangère au parcours de son directeur artistique Vincent Dubé qui, en plus d’être un artiste de cirque émérite, est détenteur d’un baccalauréat en génie civil.

Nous avons rencontré Vincent Dubé alors que son équipe apposait les retouches finales à la première version de La Galerie, qui parcourra l’Europe avant de se poser à la TOHU pour 10 représentations au mois de juillet.

Depuis votre premier spectacle en 2015, comment qualifierais-tu l’évolution de Machine de cirque?

La compagnie a énormément évolué d’un point de vue organisationnel en ce qui a trait à ses expériences de tournées, mais aussi par la façon dont nous avons vu le premier spectacle évoluer, via ce que nous en avons tiré après avoir rencontré différents publics. Tant la façon de penser est différente que la façon de faire. Nous souhaitons reproduire les choses qui ont bien marché dans le premier spectacle, mais avec d’autres personnes. Nous réalisons cependant que nous ne pouvons pas réappliquer systématiquement la même recette, mais ceci ouvre nos horizons dans notre manière de travailler, ce qui nous fait beaucoup apprendre.

À travers ces apprentissages, où se situe La Galerie? Quelles techniques avez-vous essayé d’ajouter à votre mise en scène?

L’implication d’une musicienne sur scène représentait un beau défi. Nous pensions d’abord l’impliquer à travers toutes les formes de cirque, mais nous lui donnons au final un certain décalage en faisant d’elle un personnage un peu exclu par rapport au reste de l’équipe. Nous trouvons le tout beaucoup plus intéressant. Tout ceci nous a fait réaliser qu’à partir du moment où on pense tout savoir, il reste tellement à découvrir et à apprendre.

On s’est également rendu compte au fil du temps qu’il y a tellement de façons différentes de voir une mise en scène; on pense en avoir saisi les rudiments lorsqu’on se rend tout à coup compte qu’il est possible d’emprunter un autre chemin. La Galerie représente tout ça : c’est un spectacle qui est très simple par rapport aux décors, mais qu’on utilise de différentes façons tout au long du spectacle. Nous pouvons réussir à jumeler différents univers avec les mêmes accessoires. Il réside une beauté dans le fait de réaliser des projets complexes grâce à de simples moyens.

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Emmanuel Burriel

Parlant de technique, ta formation est plutôt éclectique avec ton passé en ingénierie. Qu’est-ce que cela t’a emmené dans ton travail de directeur artistique en cirque?

L’ingénierie représente un beau mélange de création organisée, et ça me définit très bien! Je suis un créateur pragmatique; c’est-à-dire que j’arrive à des résultats inattendus, mais de manière ordonnée. Mon côté ingénieur m’a ainsi apporté une efficacité à organiser une équipe de travail créative et à trouver des moyens de tester rapidement différentes propositions afin d’arriver à celle qui justifie davantage le propos. Ce que j’aime dans tout ça également, c’est de réussir à comprendre la réalité de chacun des concepteurs pour aller chercher le meilleur d’eux-mêmes et les impliquer dans la création.

Pourquoi avoir choisi l’univers de la galerie d’art comme lieu central du spectacle? D’où est venue l’inspiration?

L’inspiration est beaucoup venue de la part du metteur en scène Olivier Lépine, qui a été lui-même très inspiré par le film The Square, qui a notamment remporté la Palme d’or au Festival de Cannes. L’action s’y passe dans un musée d’art contemporain. L’intrigue tournait beaucoup autour de questions hypothétiques, telles que « Qu’est-ce qui est de l’art? Qu’est-ce qui n’est pas de l’art? Si j’oublie mon sac dans un coin et qu’on l’encadre, est-ce que ça en devient? » Nous nous sommes mis à délirer autour de ces questions, et nous avons testé l’été dernier ce thème lors d’une première étape de création en Suisse. Ceci nous a ensuite emmenés ailleurs; on s’est mis à se questionner sur le processus créatif, sur les chemins à emprunter afin de créer quelque chose de nouveau.

La Galerie représente tout ça : il y a un décor qui s’installe dans lequel on s’habitue. On s’habitue à l’univers proposé qui bascule soudainement pour proposer quelque chose de totalement nouveau, pour ensuite revenir au point de départ. Le voyage créatif qui se fait dans la tête d’un artiste se fait également sur scène. Différents fils de discussion sont empruntés; une chose mène à une autre et on se laisse ainsi emporter par la vague.

Comment les artistes de La Galerie ont-ils été choisis?

D’abord, la musicienne Lyne Goulet est bien connue dans le milieu de l’impro musicale au Québec. Je trouve qu’elle a une présence incroyable et une répartie musicale qui est exceptionnelle. Quant à eux, les artistes de cirque se connaissaient déjà tous et s’entraînaient ensemble à l’occasion. Étant une jeune compagnie, nous souhaitons trouver des groupes qui veulent travailler sur le spectacle à tous les points de vue. Ils auraient pu créer un spectacle entre eux, vu les affinités et les atomes crochus qu’ils partagent déjà, mais c’est super de pouvoir leur offrir de faire partie de ce beau projet avec nous.

Que souhaites-tu transmettre au spectateur via La Galerie?

Ce qui est dépeint, si on regarde la trame narrative du spectacle, c’est un peu une représentation du fonctionnement du cerveau. Il y a l’hémisphère gauche qui est le côté plus rigide et il y a l’hémisphère droit qui est le côté des sensations et des émotions. C’est l’interconnexion entre les deux qui est l’endroit où se créent les choses. C’est ce parallèle que nous illustrons dans le spectacle; le premier monde est très rigide, très ordonné et épuré, puis il y a le deuxième monde qui tend vers les couleurs et l’émotion. C’est donc le mélange des deux qui permet de créer l’œuvre finale. On assiste à un voyage créatif. Le public pense comprendre où on se dirige durant la première partie, mais finalement tout bascule. C’est pour montrer que lorsque nous créons quelque chose de nouveau, c’est que nous étions à la base ouvert à l’inattendu afin d’emprunter d’autres chemins.

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Emmanuel Burriel

Quelle est ta définition du cirque contemporain?

C’est un cirque qui est un creuset de différentes formes d’arts. C’est un cirque qui tente de proposer quelque chose de nouveau. Il y a le théâtre et la musique classique qui essaient de changer pour devenir un peu plus populaire, alors que c’est le contraire pour le cirque. C’est un art populaire à la base, qui se veut être un art à part entière et avoir un large spectre. Le cirque contemporain se veut avant tout une forme d’art plutôt qu’un simple divertissement.

Le cirque traditionnel est un art, mais très axé sur le divertissement. La façon de calculer le succès de celui-ci est de calculer l’émerveillement que les gens ont ressenti, tandis que le cirque contemporain ne se limite pas seulement à cet objectif. Il faut qu’il y ait une réflexion, il faut que le public se pose des questions, il faut aller plus loin. C’est ça pour moi, la frontière entre les deux.

Pour terminer, pourrais-tu me résumer La Galerie en trois mots?

« Voyage créatif », et surprises! Je crois que ceci résume bien la trame narrative du spectacle.

La Galerie, présenté par La Presse +: à la TOHU du 4 au 14 juillet. Billets à partir de 29$, en vente dès maintenant.

TOHU

Comment nous joindre:
Billetterie: +1 514 376-TOHU (8648)
Sans frais: 1 888 376-TOHU (8648)
Bureaux administratifs: +1 514 374-3522

MONTRÉAL COMPLETÈMENT CiRQUE

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