Les dessous du Cabaret des week-ends aériens

Six artistes circassiens exploiteront les airs de diverses façons lors du Cabaret des week-ends aériens, qui se tiendra à la TOHU du 16 au 18 août et du 23 au 25 août. D’où est venue l’idée d’un tel spectacle? Et quel a été le processus qui a permis d’amalgamer tous ces numéros déjà existants dans un spectacle particulier et unique?

Thomas Lenglart, responsable de la programmation cirque à la TOHU, et qui s’est occupé du casting pour ce spectacle, nous explique que dans le cadre des Week-ends aériens, la TOHU désirait créer un spectacle cabaret mettant évidemment des numéros aériens en vedette. Il a donc contacté différentes compagnies de cirque, dont certaines lui ont proposé des numéros associés à cette thématique.

« Le casting s’est fait en trois mois. Chaque compagnie a proposé trois numéros. La metteure en scène a fait son choix parmi ceux-là. Elle a aussi choisi le maître de cérémonie et la musicienne. Ensuite, il y a eu des discussions entre elle et le directeur de production de la TOHU pour choisir les concepteurs des éclairages, de la scénographie, des costumes et du maquillage », révèle-t-il.

Quant à Aubin Constanceau, qui est un artiste de la relève et n’appartient à aucune compagnie, il a été proposé par Marie-Josée Gauthier, la metteure en scène.

« On souhaitait un artiste de la relève. Aubin a été diplômé de l’École nationale de cirque cette année, et Marie-Josée le connaissait, elle est conseillère artistique à l’école. Elle appréciait son numéro. Du comique aérien, il en existe très peu», indique Thomas.

Les trois mois de travail sur le casting ont aussi été nécessaires pour valider ce qu’il était possible de faire techniquement dans le Grand chapiteau, qui accueillera le spectacle, en raison de sa configuration et de sa hauteur.

En fait, « la technique évolue au fur et à mesure que le casting se fait et que le spectacle prend forme», souligne Thomas.

Il a aussi fallu trouver des dates de disponibilité pour chaque artiste pour la période de création du spectacle et déterminer les dates des entraînements et des répétitions.

« Toute la distribution sera réunie seulement le 5 août», spécifie le responsable.

La chute et l’envol

Côté mise en scène, la metteure en scène, Marie-Josée Gauthier, a plutôt mis l’emphase sur la transition entre les différents numéros, puisque ces derniers existaient déjà et qu’elle ne pouvait pas les modifier.

« J’ai travaillé avec Rénald Laurin notre cher maître de cérémonie et Regina Reichherzer notre généreuse musicienne. On a exploré à travers des improvisations balisées en mode écriture de plateau autour des thèmes de la chute et de l’envol et à partir de nombreux bouts de textes de chansons qui se rapportent à ces thèmes.  On a aussi travaillé avec des mises en situation très simples pour le personnage de Renaldo [le nom de personnage du maître de cérémonie] », explique-t-elle.

Mais qu’est-ce que l’écriture de plateau? Une écriture qui se développe à travers le jeu, précise Rénald Laurin, collaborateur à la mise en scène en plus de porter les habits du maître de cérémonie.

«C’est une approche qui se distingue d’un fonctionnement littéraire, comme ce serait le cas traditionnellement au théâtre, où le texte arrive en premier. Ici on n’a pas de dialogues au départ, ni le fin détail du déroulement. Un thème, un accessoire, un début, une fin, des intuitions, un costume. La mise en forme des scènes se fait directement en jouant, puis elle se raffine au fur et à mesure», expose-t-il.

Concrètement, la trame du cabaret ainsi que les interventions du maître de cérémonie proviennent des indications de Marie-Josée. Elle propose des idées précises, mais «comme un canevas ouvert », ajoute-t-il.

«J’infuse le travail, je souligne ce qui fonctionne, j’oriente, je structure, j’élague, mais à travers ce que Rénald, Régina et quelquefois Aubin, qui est aussi un de nos six aériens, sortent de leur imaginaire, de leur cœur et de leur tête. C’est une danse, un dialogue constant entre nous pour arriver jusqu’à la forme finale», décrit pour sa part la metteure en scène.

En tant que collaborateur à la mise en scène, Rénald dit quant à lui guider le jeu des artistes aériens et collaborer, en tant que personnage, au développement des scènes.

«Ça devient alors pour moi une question d’intuition. Ça ressemble à un processus que j’utilise quand j’enseigne le clown : avec l’élève, je consacre énormément de temps à explorer la sensibilité, les élans, la folie, le plaisir, l’inconnu», avoue-t-il.

Mais ultimement, qu’est-ce que le public peut espérer retirer de ce cabaret aérien?

« J’espère que le public s’attachera à Renaldo, le maitre de cérémonie, et se reconnaîtra un peu à travers ses maladresses et ses bons coups. Qu’il sera ravi par la palette musicale de Regina, et qu’il se laissera emporter loin de la banalité du quotidien par les envolées et la maîtrise exceptionnelle de nos six artistes aériens», confie la metteure en scène.

Les dessous du Cabaret des week-ends aériens
Un texte d’Isabelle Maltais