Entrevue avec Krin Haglund
Entrevue avec Krin Haglund, créatrice et interprète de Petits pieds à grignoter et directrice artistique chez Le Radiant.
TOHU : Quand avez-vous senti l’appel du cirque pour la première fois ?
Krin Hagland : Lorsque j’avais 4 ans, ma mère m’a emmenée voir un cirque traditionnel avec des éléphants. Elle m’a montré la différence entre ceux-ci, comment leurs oreilles n’étaient pas les mêmes, et c’est à ce moment que j’ai su que je voulais faire partie du cirque. J’ai perdu la vocation pour un certain temps, mais j’y suis revenue. Ça n’a surpris personne m’ayant connue enfant.
TOHU : Vous faites partie de l’univers du cirque depuis un bon moment. D’après vous, qu’est-ce qui a le plus changé au fil des ans et quels autres changements entrevoyez-vous pour l’avenir ?
Krin Hagland : Le cirque a tellement évolué. Il y a beaucoup plus d’artistes et le niveau technique continue de s’élever. J’ai été la première femme à travailler avec la Roue Cyr et nous plaisantions alors en imaginant que les gens allaient y tenter des acrobaties encore plus élaborées. Et c’est le cas! Il y a aussi beaucoup plus de petites compagnies qui font un excellent travail créatif et qui créent leur propre style.
Dans l’avenir, j’aimerais que le cirque occupe plus de place dans le monde du divertissement. Au Québec, nous avons plus tendance à y aller alors que c’est moins le cas ailleurs en Amérique du Nord. Ce serait formidable que les gens considèrent le cirque comme une sortie au même titre qu’un concert ou un film.
TOHU : Petits pieds à grignoter met en vedette Olo, joué par Loke, un interprète de seulement 8 ans. Il est plutôt rare qu’un enfant ait un rôle aussi important dans un spectacle. Quels ont été selon vous le plus grand défi et les avantages ?
Krin Hagland : La préparation d’un spectacle est un défi pour les enfants comme pour les adultes. Ceci dit, les répétitions avec des enfants représentent des contraintes supplémentaires — c’est-à-dire moins intenses, des journées plus courtes, etc. Nous avons choisi de considérer le spectacle comme un projet réalisé par des gens ayant des familles et une vie hors de la scène.
Pour ce qui est des avantages, Loke a tout naturellement apporté de bons éléments au spectacle. Par sa perception et sa créativité, il a provoqué des petits moments de réalité qui ont rehaussé l’ensemble du projet. Le moment où il se balance sur le lustre vient de lui.
TOHU : Avez-vous une anecdote personnelle à partager à propos de la création du spectacle ?
Krin Hagland : Je souhaitais créer un spectacle qui n’était pas juste joyeux et étincelant. Je voulais explorer le côté sombre des choses que les enfants vivent par leur imaginaire. J’ai pensé à ma propre enfance, à quel point je n’aimais pas que l’on prenne un ton supérieur avec moi. Le but était de créer une véritable histoire de famille et d’en démontrer affectueusement le fonctionnement. C’est aussi pour moi un rappel d’être plus douce envers moi-même au sujet de mes compétences parentales, de trouver des façons de jouer et de dire « oui » plus souvent aux enfants.
TOHU : D’où vient le titre Petits pieds à grignoter ?
Krin Hagland : C’est quelque chose que ma mère dit toujours lorsqu’elle voit des enfants. Il s’agit de trouver une nouvelle façon de jouer comportant un brin de danger.
TOHU : À quoi le public peut-il s’attendre avec Petits pieds à grignoter ?
Krin Hagland : C’est un spectacle qui incorpore le cirque et le théâtre. Le public peut donc s’attendre à une histoire qui combine les deux. Les gens percevront la joie d’un enfant, Olo, alors qu’il explore son imagination, et ils constateront qu’un enfant pour aussi jouer dans le cirque.
J’aimerais ajouter que nous sommes fiers de jouer à la TOHU. Nous sommes impatients de monter sur scène !